Faire équipe avec les riches : La table d’action sur les données de l’OLIP
August 6, 2021Par Nathalie Sirois
Pour les personnes qui s’intéressent de près aux questions d’équité dans les organisations et à la justice sociale de façon générale, la collecte, l’analyse et l’utilisation des données sociodémographiques deviennent rapidement une exigence fondamentale pour des pratiques efficaces. Cependant, l’idée de poser des questions aux personnes sur le genre, la race, les origines ou d’autres marqueurs afin d’être plus inclusifs peut sembler contrintuitive pour beaucoup. Comment pouvons-nous être plus unis en demandant aux personnes comment nous pourrions être différents?
La Table d’action sur les données du PLIO a entrepris un laboratoire collaboratif intersectoriel pour faire juste ça : identifier et investir dans les pratiques qui utilisent les données sociodémographiques pour être plus équitables et plus efficaces pour tous. Ses efforts récents pour appuyer l’adoption d’approches de lutte contre le racisme pour gérer la pandémie sont d’une valeur inestimable dans l’immédiat. Les façons dont les ressources sur la race sont collectées et utilisées dans ce cas montrent sa pertinence pour les expériences vécues et les résultats de ceux rendus les plus vulnérables par les systèmes existants. Ce chapitre montre clairement l’étendue de ce qui peut être raté quand nous nous posons des questions sur ce type de données comme abstractions ou comme un exercice à l’usage exclusif des chercheurs.
Les leçons apprises ici peuvent aussi être très intéressantes pour les leadeurs dans un grand éventail d’organisation, au-delà de la crise sanitaire qui nous occupe présentement. Voici quelques exemples du type d’éléments à utiliser et disséminer au service d’une évolution continue d’une ville d’Ottawa équitable et inclusive :
- Comment peut-on collecter et utiliser des données et marqueurs d’identité comme la race de façons qui ne reposent pas, ou répliquent par inadvertance, les façons de faire blessantes des autorités coloniales passées?
- Comment est-ce que les voix des communautés marginalisées peuvent être efficacement intégrées non seulement dans l’élaboration initiale des pratiques mais aussi dans le suivi collaboratif, l’évaluation et l’ajustement dans leur mise en œuvre?
- Quelles étapes doivent être suivies pour s’assurer que la façon utilisée par les leadeurs et intervenants dans l’interprétation de telles données ne devienne pas une autre source de stigmatisation et d’injustice?
Si nous prenons le temps d’exploiter tout ce qui a été essayé et appris, on peut obtenir des perspectives intéressantes pour répondre aux inquiétudes, peurs et distorsions habituellement associées à l’utilisation de données raciales – et d’autres formes de données sociodémographiques – au service de notre épanouissement individuel et collectif.