Apporter la beauté et la force du multiculturalisme canadien aux nouveaux arrivants
June 14, 2018Ces trois dernières années, Mohd Jamal Alsharif a travaillé avec un groupe de réfugiés principalement syriens à Ottawa, en essayant constamment de les faire réaliser qu’ils faisaient partie de la communauté canadienne et en les aidant à surmonter les différences culturelles et les défis auxquels ils font face comme nouveaux arrivants.
Ayant lui-même immigré au Canada il y a longtemps, il comprend le parcours d’un nouvel arrivant. Au travers de son travail à l’Organisme des Humains pour la Paix, Jamal aide de nombreuses familles à mieux comprendre le système canadien et les manières de s’intégrer à ce nouveau pays.
« J’ai rencontré Jamal il y a un an, grâce à une chorale formée par l’Organisme des Humains pour la Paix et World Folk Music Ottawa » raconte Yusra Almosuli. « C’était extraordinaire. Peu importait la langue dans laquelle nous chantions, tout le monde était rassemblé grâce à la musique et au multiculturalisme. Il y avait des gens de Syrie, d’Afrique et d’Asie, du Canada et d’ailleurs, tous chantant à l’unisson. »
Yusra, qui est arrivée d’Irak il y a un an pour travailler comme coordinatrice de recherche à l’hôpital d’Ottawa explique par ailleurs comment de nombreux nouveaux arrivants se sentent confus et ne sont pas conscients des ressources disponibles dans leur communauté. « Jamal nous aide. Je vois en lui la générosité, la gentillesse et le courage d’aider les autres. Il sait ce que traversent les nouveaux arrivants, les problèmes sociaux et autres. Il sait ce qu’il faut faire pour rendre les choses plus faciles, parce que l’intégration n’est pas toujours simple. »
« Je crois que si nous vivons dans une société multiculturelle, on a le pouvoir de mettre au premier plan la paix sociale et la paix intérieure » dit Jamal. « Chaque être humain peut être un artisan de paix. On n’a pas besoin de faire des différences selon le genre, la culture et la langue – parce qu’on est tous quelque part de la même famille. Avec l’Organisme des Humains pour la Paix, on rassemble les personnes au travers de ce qui nous connecte tous comme la culture, l’art, la musique et la nourriture. »
Jamal décrit comment son organisme a récemment organisé une campagne de don du sang à l’échelle du pays, durant laquelle les nouveaux arrivants syriens de partout au Canada ont pu redonner au pays qui les a accueillis. « À travers cette activité et bien d’autres, nous visons à insérer les nouveaux arrivants à la communauté dans son ensemble afin qu’ils puissent aider, redonner et faire du bénévolat, et se sentir fiers d’eux. Quand ça arrive, les nouveaux arrivants sentent qu’ils font partie de la société. Les réfugiés ne sont pas juste des chiffres, ils sont des humains et ils peuvent faire beaucoup. »
Jamal croit qu’au delà des services d’établissement, les nouveaux arrivants peuvent être soutenus dans leur intégration en éliminant les barrières culturelles. « La beauté et la force du Canada c’est notre multiculturalisme » ajoute Jamal. « Nous réussissons quand nous nous voyons comme faisant partie intégralement de cette communauté riche et diversifiée, quand nous souhaitons aux autres ce que nous souhaitons pour nous mêmes. »
Jamal est particulièrement touché par les luttes auxquelles font face les enfants et les jeunes dans des pays déchirés par la guerre comme la Syrie, car beaucoup d’entre eux ont des syndromes de stress post-traumatique quand ils arrivent au Canada. « On veut faire tout ce qu’on peut pour aider ces jeunes personnes à guérir » dit Jamal. « Souvent ils ne veulent pas parler de leurs problèmes, alors on leur offre d’autres moyens de s’exprimer – à travers le chant, la peinture, et la danse. C’est tellement encourageant quand nous les voyons sourire. » « On travaille aussi très fort pour l’autonomisation des femmes nouvellement arrivées et on tente de les encourager à démarrer une nouvelle vie ici au Canada. » Il est impressionné par le pouvoir de l’art pour aider les enfants à guérir et se souvient des peintures graphiques que les enfants ont réalisées décrivant leurs vies en temps de guerre.
Grâce à l’Organisme des Humains pour la Paix, un groupe d’enfants réfugiés a fait une collecte de fonds et pour la Journée nationale des peuples autochtones (le 21 juin), dans le cadre de la Semaine d’accueil à Ottawa, ils remettront un chèque au Centre pour enfants inuits d’Ottawa.