Les travailleurs immigrants dans la relance économique post-pandémie

Les injustices économiques préexistantes ont exacerbé les impacts dévastateurs de la pandémie sur les travailleurs immigrants. Le taux de chômage demeure élevé, et tandis que l’économie reprend rapidement dans certains secteurs, la reprise ne se traduit pas en emplois pour beaucoup. Par ailleurs le cout de la vie augmente.

Alors que nous reconstruisons notre économie, comment peut-on corriger les écarts d’opportunité et les problèmes d’accès au marché du travail? Comment est-ce que des politiques et programmes publics peuvent créer un accès à des emplois de qualité pour les immigrants, des milieux de travail plus sécuritaires, l’adaptation des compétences dans une économie en évolution et un appui aux femmes et aux jeunes racialisés? Quelles sont les meilleures pratiques à mettre en œuvre par les employeurs pour la croissance grâce à l’équité et la diversité?

Cette séance a exploré les éléments principaux de l’environnement économique post-pandémie, les opportunités et défis à prendre en considération quand nous établissions nos priorités d’action pour améliorer les résultats d’emploi des immigrants. Cette séance a aussi contribué à donner des idées d’action qui aident à éliminer les injustices économiques vécues par les immigrants, les réfugiés et la population racialisée dans l’économie d’Ottawa post-pandémie.

Orateurs et sujets :

• Dr Ian Reeve, directeur adjoint immigration, Conference Board du Canada – Le rôle joué par les immigrants dans le soutien à l’économie canadienne et au marché du travail avec un focus sur la cohorte Covid-19
• Dre Naomi Alboim, agrégée supérieure de recherche, Centre d’excellence en recherche du Canada sur la migration et l’intégration (CERC) – Les conséquences différentielles de la pandémie sur les immigrantes racialisées
• Bolanle Alake-Apata, économiste, Conseil de l’information sur le marché du travail – Le contexte de l’information sur le marché du travail, les pénuries d’emploi, les services pour carrières et compétences

Modérateur : Steve Willis – gestionnaire principal, Planification, Infrastructure, et Développement économique, Ville d’Ottawa

Quelques faits saillants 

• La stratégie de relance économique de la Ville d’Ottawa dispose d’un pilier important de stratégie des talents pour répondre aux besoins en talents dans les secteurs les plus touchés par la pandémie dont l’hôtellerie, le tourisme, la culture, les loisirs et le commerce de détail. De plus, la stratégie des talents portera sur les bassins de main d’œuvre les plus touchés dont les immigrants, les femmes et les autres personnes ayant des barrières qui ont été disproportionnellement affectés par la pandémie.
• Pendant cette séance, Iain a présenté les changements de tendances dans les niveaux d’immigration et comment l’immigration a été touchée par la pandémie en se focalisant sur la cohorte Covid-19. Cette présentation s’est servi des données les plus récentes disponibles ainsi que les changements sur les dernières années et les dernières décennies.
• Naomi s’est appuyée sur ses vastes connaissances pour discuter de l’impact différentiel de la pandémie selon le genre, la race et le statut d’immigration parmi d’autres identités et de comment nous pouvons nous assurer d’une relance économique inclusive.
• Notre système de soins de santé et de soins à domicile est dépendant des immigrantes racialisées, des travailleurs étrangers temporaires et des demandeurs d’asile pour fournir les soins aux personnes âgées et malades. Ces femmes sont aussi celles qui ont été disproportionnellement infectées par le virus. Plus précisément, Naomi a fait remarquer que près de 50% des aides dans les établissements de soins de longue durée sont nées à l’étranger, 26% des immigrants dans ces professions d’aides sont des Noires et beaucoup sont sous-employées. 45% des immigrants les plus récents dans ces professions ont au moins un baccalauréat et parmi eux 44% ont un diplôme dans le champ de la santé, y compris les deux tiers qui ont un diplôme d’infirmière, alors que cela n’est pas le cas pour les employées non-immigrantes dans ces professions. Par conséquence, bien que les immigrants soient surreprésentés parmi ceux ayant un diplôme en santé, pour beaucoup ces compétences et savoirs sont sous-utilisés ou pas utilisés du tout.
• Étant donné le manque de reconnaissance des qualifications des immigrants acquises à l’étranger, 77% des médecins formés à l’étranger n’ont pas pu obtenir de résidence médicale comparé à seulement 6% des diplômes en médecine au Canada. cette sous-utilisation des compétences a pour conséquences une dé-qualification et représente une source majeure non utilisée pour répondre à nos besoins grandissants de professionnels de santé partout au Canada. cette déficience contribue également à une perte de quelques 50 milliards chaque année pour le PIB canadien. Une relance économique réussie devra être plus équitable et inclusives pour les groupes actuellement marginalisés.
• Grâce à un examen détaillé des sources de données administratives, Bolanle a souligné les problèmes dans les données sur le travail des immigrants, y compris la non-publication de données, des fenêtres temporelles qui excluent les travailleurs étrangers et des géographies limitées qui ne permettent pas des résultats affinés.
• Bolanle a parlé de ces problèmes dans les données sur le marché du travail et les immigrants, des chiffres nécessaires pour que nous puissions comprendre la participation des immigrants au marché du travail, et de l’importance de données précises et pertinentes pour s’assurer d’une relance économique équitable post-pandémie.
• Dans le contexte d’une relance économique équitable, Bolanle a mis en exergue la nécessité d’un accès facilité aux données, d’une planification de la recherche afin de favoriser notre compréhension de l’intégration économique des immigrants et de leur participation au marché du travail, ainsi que pour orienter les recommandations de politiques permettant d’éliminer les barrières spécifiques auxquelles font face les immigrants.