Un étudiant aide des nouveaux arrivants de Syrie à s’adapter à la vie à Ottawa
Quand les jumeaux adolescents syriens, Chabel et Johny Dawhari sont arrivés à Ottawa en février 2016, ils ont été frappés par le froid intense et s’inquiétaient de ce que l’avenir leur réservait.
Cinq ans plus tôt, ils ont fui leur pays, la Syrie, déchiré par la guerre avec leur frère ainé et leurs parents pour Beyrouth au Liban. Ils se retrouvaient encore dans un nouveau pays, se sentant quelque peu perdus et dans une situation précaire.
Débuter dans une nouvelle école au milieu d’année scolaire serait difficile et déroutant pour tout adolescent, encore plus pour les jumeaux Dawhari pour qui le contexte était nouveau et qui ne connaissaient pas le système scolaire dans lequel ils se retrouvaient. Un de leurs enseignants de 8e année à l’École secondaire catholiqueFranco-Cité a remarqué leur dilemme et leur a trouvé un autre jeune élève de leur âge pour les aider, Aaron Kabemba, grâce au programme d’appui des nouveaux arrivants (PANA).
Aaron était déjà passé par là auparavant, lui qui est venu comme réfugié de la République démocratique du Congo. Maintenant, il était prêt à aider les autres à faire face aux mêmes inquiétudes qu’il avait connues quand il était arrivé à Ottawa une année plus tôt.
Le grand sourire et l’amitié facile d’Aaron étaient exactement ce dont les jumeaux avaient besoin. « C’était un peu dur d’arriver ici, dans ce climat froid et sans amis » raconte Johny. « Nous ne connaissions même pas les affaires de base, comme prendre le bus, et Aaron nous a tendu la main » ajoute-t-il.
Aaron, qui durant le premier semestre était avec les garçons dans cinq de leurs six classes, est devenu une influence positive, les aidant avec les cours et répondant à leurs questions quotidiennes. « Le premier jour où nous avons rencontré Aaron, c’était l’heure du dîner et il a pris le temps de nous expliquer tout ce que nous ne comprenions pas », raconte Chabel. « Maintenant, non seulement nous étudions ensemble, mais nous mangeons ensemble, et socialisons après l’école. Aaron n’est pas seulement notre meilleur ami, il est comme notre frère! »
Imad Dawhari, le père des garçons réitère la valeur de cette nouvelle amitié. « Ma famille a traversé tellement d’épreuves qu’il aurait été difficile pour mes fils de s’ajuster sans Aaron à leurs côtés. »
Chabel est fier d’être un «nouvel arrivant», un terme qu’il préfère de beaucoup à celui de «réfugié». Il reconnaît l’importance de s’intégrer à tous les aspects de la vie au Canada. « Au début, nous avons rencontré quelques amis à l’école qui venaient du Liban » dit Chabel. « Le problème c’est que nous parlions qu’en arabe avec eux. Aaron nous aide donc avec notre français et c’est très important pour nous. »
Quand Aaron a déménagé à Ottawa en 2015, il avait deux cousins qui l’ont aidé à s’ajuster. « J’ai eu une expérience similaire à celle de Johny et Chabel, et je suis tellement content de pouvoir aider d’autres nouveaux arrivants », mentionne Aaron. Il croit que les bénéfices de cette nouvelle amitié sont réciproques de plusieurs façons. « Je me sens autant comme si je faisais partie de leur famille qu’ils font partie de la mienne. Maintenant j’apprécie même la cuisine syrienne et j’apprends à parler arabe! »
Comme tous les autres adolescents, quand ils ne sont pas occupés avec leurs devoirs, le trio s’amusent en jouant à des jeux vidéo et au soccer, ou en partageant des blagues sur leurs téléphones. Alors que les examens approchent, ils ont hâte de passer les vacances d’été, ensemble, comme nouveaux amis.